Déclaration des villes frontalières et des petites îles
“Vers une Europe de solidarité et de responsabilité partagées”
A l’occasion de la “Réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement” qui se tiendra à Salzbourg le 20 septembre 2018 – le Sommet de Salzbourg de l’UE
les maires des villes frontières les plus directement impactées par la migration – Lampedusa e Linosa (Italie), Bolzano (Italie), Grande-Synthe (France), Traiskirchen (Autriche) et Marsa (Malte) se sont regroupés dans un réseau appelé « Snapshots from the borders » rassemblant des acteurs de la société civile mais aussi des représentants des autorités locales afin de partager et d’échanger sur les expériences et bonnes pratiques autour des enjeux de migration et d’intégration.
Les maires de Lampedusa et Linosa (IT), Grande Synthe (FR), Traiskirchen (AT) et Marsa (MT) se sont regroupés dans un réseau afin de partager et d’échanger sur les expériences et bonnes pratiques autour des enjeux de migration et d’intégration et demander conjointement une politique européenne de migration basée sur la solidarité et la responsabilité partagée.
En tant que maires, nous demandons au sommet de l’UE de Salzbourg de tenir compte des demandes susmentionnées de poursuivre des politiques conformes aux documents fondateurs de l’Union européenne et des Nations unies :
– la Convention de Genève
– la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
– l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable
– la Convention Européenne des Droits de l’Homme
– la Charte des droits fondamentaux de l’UE
– le traité sur l’Union Européenne et le traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne
À l’occasion du Sommet de Salzbourg du 20 septembre nous réclamons :
– L’élargissement du champ d’application de la devise de la présidence autrichienne du Conseil “Une Europe qui protège” à la protection des demandeurs d’asile et des réfugiés cherchant refuge dans l’UE.
– Auxchefs d’état de réaffirmer avec force les grands principes de solidarité et de responsabilité partagée entre les Etats membres de l’Agenda européen sur les migrations.
– Un soutien politique et financierparticulier aux villes, régions et petites îles frontières, pour une meilleure gestion du processus de migration/intégration.
– L’allégement du fardeau des villes, régions et petites îles frontières qui font face à la gestion de la migration seuls et la réduction de la surpopulation des camps dans les petites villes et îles en partageant les responsabilités et en reinstallant les réfugiés, comme le prévoit le mécanisme de reinstallation entre tous les pays et régions de l’UE.
– Mettre en œuvre les bonnes pratiques favorisant l’intégration des refugiés et demandeurs d’asile présents dans nos villes, régions et petites îles frontières.
– Permettre et encourager la société civile et les missions publiques de recherche et de sauvetage afin de prévenir les noyades en mer et soutenir les municipalités des petites îles en leur apportant une aide d’urgence.
– L’augmentation des budgets de la coopération au développement et la mise en œuvre des objectifs de développement durable pour améliorer le niveau de vie dans les pays d’origine.
– Un renforcement des contributions au UNHCR et autres organisations qui œuvrent auprès des réfugiés afin d’aider ces derniers dans leur pays d’origine ou à proximité.
– L’abandon de l’approche inhumaine des camps en dehors de l’UE, car elle est contraire à la fois à la Convention de Genève et aux principes de protection des droits humains.
– Comme alternative, le développement de possibilités légales d’entrer dans l’UE, ainsi que la mise en place d’un quota clair de relocalisation impliquant tous les États membres et un soutien financier aux pays d’origine et de transit.
Approuvé par les maires de Grande Synthe (FR) Damien Carême, Lampedusa e Linosa (IT) Salvatore Martello, Marsa (MT) Francis Debono et Traiskirchen (AT) Andreas Babler.